S'ENRACINER AVEC JEAN DE LA VARENDE | LITTÉRATURE

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Connaissez-vous l’écrivain Jean de La Varende (1887 – 1959) ? Injustement tombé dans l’oubli, ce grand esprit Français fut conteur, romancier et historien de sa Normandie natale. « J’aurai été la conscience historique du pays et j’ai le sens d’être le dernier à avoir prêté l’oreille à tous ces commérages qui furent de la vie moins éclatante et ardente de mon solage », confiait-il à un ami, le 26 janvier 1936. Aux côtés de Barbey d’Aurevilly, Maurice Barrès, Jean Giono ou Robert Brasillach, il représente ce mouvement d’écrivains enracinés, amoureux de leur terre, et désireux de transmettre ce patrimoine mémorial à travers leurs œuvres.

Dans cette vidéo, je vous emmène donc en Pays d’Ouche, avec "Le Centaure de Dieu", l’une des plus belles œuvres de La Varende… et la plus spirituelle, aussi.

Pour se réenraciner, et redevenir des Français.
📚 La Délégation Des Siècles : https://www.ladelegationdessiecles.fr/

____ CITATIONS ____

« Gaston est une anomalie (…) jadis, je pouvais difficilement la supporter ; mais je me suis fait une raison ; il est né mystique comme il est né cavalier. A l’ordinaire, cela ne va guère ensemble (…). Nous aurons donc ici le Centaure de Dieu". » (p. 117)

« … il regarde, écoute ; écoute plus encore qu’il ne regarde ; le parc se confond dans une fumée laiteuse qui augmente sa grandeur et la spiritualise […] Et de cette brume, sort un immense concert donné par des oiseaux invisibles […] Un sibilant concert, très fort et très grêle à la fois, puissant de son bruit universel, anémié de laisser percevoir les éléments infimes qui le composent. Chaque branche semble porter son oiseau sonore, son chanteur tendu à l’extrême limite de sa délicate musculature, vers l’épanouissement de chanter. Moment très bref de la nature qui débute aux journées belles et –dure-t-il quelques minutes ?-cesse u premier rayon.
…l’instant est d’argent glacé et de verre qui tinte (…) Le jeune homme a serré plus fortement les mains : il lui semble que le ciel, comme lui, écoute (…) que le ciel enrobe de sa grande draperie pâle qui traîne, cette terre soulevée de tendresse ; que le ciel se baisse pour recueillir les âmes avec les chants, à cet instant des heures où elles vont s’élever des corps en agonie ; il perçoit le frémissement sidéral, l’ascension des esprits désincarnés (…). Deux fois il a souri, en prononçant deux syllabes, celles qui ouvrent et ferment la vie : les syllabes de l’acceptation ; "Amen".» (p. 210 – 211)

« Mais, en même temps que ce sentiment de solitude, l’exaltation grandit ; il vient aussi d’arrêter le péché, de lui fermer la route ; de soulager un peu de souffrance le corps du Crucifié […]. Toute vie Hordon est péché ; il n’y aura plus de Hordon ; leurs courses et leurs étreintes sont finies. Gaston a contribué à rendre la Rédemption moins douloureuse. » (p. 323-324)

____ SOURCES ____

• A lire :

DE LA VARENDE Jean, Le Centaure de Dieu, 1938.
Michel de SAINT-PIERRE, « La Varende et Louis de Saint-Pierre » : https://www.persee.fr/doc/etnor_0014-2158_1971_num_80_242_3109
FOISIL Madeleine, « Le témoignage littéraire, source pour l’historien des mentalités » : https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1984_num_3_1_1353
Claude NOISETTE DE CRAUZAT, « Jean de La Varende et Barbey d’Aurevilly » : https://www.persee.fr/doc/etnor_0014-2158_1989_num_38_1_2799

• A voir :