Trump s’attaque aux Big Tech – Affaire Didi : finance internationale et guerre de factions chinoises
La semaine dernière, l’ancien président Trump a déposé un recours collectif contre Facebook, Twitter, Google et leurs PDG.
Moins d’une heure après l’annonce, des milliers d’Américains ont demandé à se joindre à la poursuite.
Le juriste Alan Dershowitz a déclaré mercredi que les recours collectifs du président Donald Trump contre Facebook, Google et Twitter sont « très, très importants » pour l’avenir de la liberté d’expression aux États-Unis.
Concernant l’intégrité et la réforme des élections, le sénateur de l’État de Pennsylvanie Doug Mastriano a annoncé qu’il avait déclenché la semaine dernière une enquête sur les élections de 2020 et 2021.
L’enquête sera plus vaste et plus approfondie qu’un audit ordinaire, et même plus approfondie que l’audit d’Arizona.
En Géorgie, un juge fédéral a refusé de censurer la nouvelle loi de l’État sur l’intégrité des élections signée en mars.
Intéressons-nous maintenant à un évènement important sur le marché boursier.
Les enquêtes réglementaires chinoises sur le géant du covoiturage Didi, l’équivalent chinois de Uber, ont porté un coup aux investisseurs américains la semaine dernière.
Didi a été fondée en 2012 par Cheng Wei, qui avait travaillé pour Alibaba et Alipay pendant 8 ans.
Didi a des actionnaires et des investisseurs très puissants.
En 8 ans, elle a attiré 21 milliards de dollars d’investissements.
Avec autant d’argent, Didi s’est développée très rapidement et a acquis une domination absolue sur le marché chinois : elle compte plus de 550 millions d’utilisateurs.
Quoi qu’il en soit, grâce à son introduction en bourse aux États-Unis en juin, elle a levé 4,4 milliards de dollars, ce qui lui donnait une valeur marchande d’environ 68 milliards de dollars.
Mais seulement deux jours après sa publication, l’Administration chinoise du cyberespace a ordonné aux vendeurs d’applications de supprimer DiDi en raison de « violations graves » des lois et règlements concernant la collecte et l’utilisation des informations personnelles.
Alipay et WeChat, l’application de paiement la plus populaire en Chine, ont également suspendu Didi pour les nouveaux utilisateurs.
En conséquence, le cours de l’action a dégringolé le 6 juillet après la réouverture du marché à la suite de la fête de l’indépendance américaine.
Sa valeur marchande est tombée à 57 milliards de dollars, contre près de 70 milliards de dollars le jour de son introduction en bourse.
Donc les investisseurs américains ont perdu 13 milliards de dollars en seulement 5 jours.
Les cours des actions de nombreuses autres sociétés chinoises ont également chuté.
Selon Bloomberg, "les géants chinois de la technologie ont vu un total de 823 milliards de dollars effacés de leur valeur marchande depuis un pic en février, la répression croissante de Pékin contre le secteur alimentant l’inquiétude des investisseurs ".
Etant donnée les répercussions possibles sur l’économie mondiale de ce genre d’affaire, et l’implication de la finance internationale, il me semble intéressant de proposer plusieurs hypothèses pouvant expliquer cette histoire.
Hypothèse N°1 : encore et toujours les lutte de pouvoir au sein du parti communiste chinois.
Les actionnaires de Didi comprennent de nombreux géants au niveau national, tels que Bank of Communications, China Merchants Bank, Poly Capital, China Life, China International Trust Investment Corporation (CITIC) et Ping An Insurance, chacun ayant une ou plusieurs familles rouges puissantes en soutien.
Didi a également comme investisseurs Boyu Capital, Sequoia Capital, Hill House et Softbank, qui sont tous des géants du capital-investissement.
Boyu Capital a été fondé par Jiang Zhicheng, le petit-fils de l’ancien chef du régime chinois Jiang Zemin, le chef de la faction opposée à Xi Jinping.
L’homme d’affaires hongkongais Elmer YUEN a déclaré au média chinois Vision Times que Xi Jinping sévissait contre Didi et Ant Group pour nuire à la faction de Jiang Zemin.
Yuen a déclaré qu’il avait déjà fait des affaires avec le frère de Xi Jinping.
Il a remarqué que dans le milieu des affaires en Chine, lorsque le nom de Xi Jinping était mentionné, les gens le traitaient comme un étranger.
Autrement dit, bien que Xi Jinping ait réussi à prendre le contrôle de l’armée et du parti, il n’a jamais saisi le pouvoir économique.
La faction de Jiang contrôle toujours les principales grandes entreprises en Chine et est particulièrement forte dans le Guangdong, Shanghai et Shenzhen.
Yuen a déclaré que le groupe Didi et Ant sont soutenus non seulement par la faction de Jiang, mais aussi par Wall Street et des sociétés d’investissement américaines.
Ces forces ont des liens étroits avec les puissants du Forum économique mondial de Davos.
Ils ne seront donc pas ciblés passivement sans rien faire et tentent, selon Yuen, de convaincre l’administration Biden de forcer Xi Jinping à démissionner, afin qu’ils puissent continuer à gagner beaucoup d’argent comme avant…
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